Semoir de précision : la vitesse n'est pas toujours prédominante
- Le 18/11/2015
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Le protocole ISO suivi pour les semis de maïs 2015 permet de comparer les conséquences des réglages, d’usures de pièces et la performance d’accessoires sur la précision de placements de graines. L’indice de qualité d’alimentation fournit le pourcentage de graines correctement implantées, sans double ni manque. A partir des mesures d’espacements de graines (au millimètre près) le coefficient de variation (CV) établit une sorte de dispersion relative. Plus cette valeur est faible, plus la régularité de placement est constante. Enfin le CP3 (coefficient de précision à 3 cm) indique le pourcentage de graines placées à plus ou moins 1,5 cm de l’espacement réel de semis.
L’essai d’un semoir Ribouleau Monosem NG Plus 4 s’est d’abord déroulé sur un lit de semence préparé sur labour. Dans cette première modalité, la qualité d’alimentation est de 100% pour une vitesse de semis de 7km/h. Que la pointe de semis soit usée ou neuve, cette performance n’a pas évolué en raison de la faible perturbation des éléments semeurs sur un sol finement préparé, sans résidus de surfaces. Le semoir a ensuite été jugé sur une parcelle travaillée au strip-till. Les secousses générées par le terrain ont pénalisé l’alimentation avec des indices de 91 à 96%. En conservant la même vitesse de travail sur strip-till, le CP3 diminue de 9,75% lorsque l’on passe d’une pointe neuve à celle déjà usée. Dans ce comparatif, l’état d’usure de la pointe n’a pas été le paramètre limitant principalement la précision de semis. C’est bien la qualité de préparation du sol et l’intensité de vibration des éléments semeurs qui influencent le plus le CV en passant de moins de 15 à plus de 20%. Malgré tout, des réglages ont permis en fin de test d’améliorer nettement la qualité d’alimentation sur la parcelle strip-tillée. C’est ensuite sur labour, qu’un NG Plus 2 du même constructeur a permis d’atteindre des performances semblables au NG Plus 4 malgré l’usure des composants de distribution et de mise en terre, prouvant une fois de plus que les adaptations et réglages priment sur l’âge du semoir.
Les modalités et répétitions aléatoires ont permis de réaliser plus de 50 mesures aux champs sur les incidences de réglages et d’usures de composants avec quatre semoirs monograines différents. Même si la vitesse et l’intensité de sélection de graines restent des facteurs connus de la précision de semis, ces tests permettent de relever par expérience des résultats moins diffusés. La forme de la pointe de semis, située entre les disques, influence largement le CP3, passant de 26 à 53,6% uniquement en adaptant la pièce au type de terre et à la forme de la graine. Les accessoires améliorant la stabilité de l’élément ont montré de belles performances sur l’indice d’alimentation. Enfin, même si l’on sait que les réglages d’intensités de sélection modifient l’alimentation et le placement, le type de disque (diamètre et nombre de trous différents) a mis en évidence des écarts significatifs aussi bien sur le CV que le CP3. C’est avec surprise que nous avons relevé fréquemment des mesures de dépressions différentes selon les rangs du semoir, marquant par exemple des écarts sur une même machine de 48 à 65 mbar.
C’est un modèle spécifique au semis simplifié qui fut utilisé pour comparer les performances de placements sur strip-till. Le semoir équipé de la technologie Monoshox a successivement été pourvu d’accessoires de plombages : roue Pro Monosem, languettes Keeton et Rebounder. Les différences sont notables selon les équipements. Même si la roue de plombage n’a pas fait varier les performances de placements de plus de 2%, une des languettes de rappui a amélioré le CP3 de 16,4% en moyenne.
Le modèle Tempo F8 de Vaderstad a été utilisé en semis direct sur couvert détruit. L’alimentation n’a pas été impactée par les différentes vitesses d’évolution (5,5 et 14,7 km/h). Le meilleur CV (17.73%) a d’ailleurs été mesuré pour ce semoir à haute vitesse. Le CP3 en dessous de 50% n’a pas été influencé par le seul paramètre vitesse. Des variations de densités de semis ont cependant été observées dans les zones d’accélération et de décélération de la parcelle.
Les essais ont été conclus par le modèle EDX d’Amazone. Le semis direct a été réalisé successivement à 8, 12 et 15 km/h pour des réglages de densités et de distributions identiques. Même si le CV a peu été impacté dans les différentes modalités, la qualité d’alimentation décroît avec l’augmentation de la vitesse de semis. Ce modèle a attiré notre attention sur la régularité de profondeur, malheureusement pas contrôlé sur ces essais. Le printemps 2016 sera l’occasion d’illustrer le second facteur de réussite de semis : la dynamique de levée. Rendez-vous donc dans quelques mois pour observer les incidences de régularités de profondeurs et qualité de plombage de graines.
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1. Julien HERAULT (site web) 07/12/2015
Résultats d'essais réalisés à l'Université de Purdue (Par TonyJ. Vin et Martin Parco). Impact de la vitesse de semis avec un semoir John Deere ExactEmerge :